Les BD de Julie Doucet : sexe, féminisme et humour trash | Télé-Québec
8 min No genre GSe décrivant elle-même comme «une bouteille d’encre bouillonnante qui s’est renversée sur le papier», l’autrice et bédéiste montréalaise Julie Doucet n’entre dans aucune catégorie. Féministe et gentiment irrévérencieuse, elle est surtout connue pour les BD de son fanzine Dirty Plotte, dans lequel elle exprimait sans concession ses fantasmes sexuels, craintes et histoires de menstruation par le truchement de son personnage de Julie, la fille trash. De ses coups de crayon bien aiguisés est ensuite né My New York Diary, un roman graphique inspiré de son véritable séjour d’un an à New York. «Les gars m’ont dit qu’ils ont beaucoup aimé lire mes bandes dessinées parce que ça leur a permis d’entrer dans la tête des filles et de comprendre beaucoup de choses par rapport à comment elles se sentaient», explique-t-elle, avec son air (étonnamment) réservé derrière ses lunettes rondes. À la fin des années 1990, cette reine de l’autofiction a quitté le milieu de la BD underground pour une raison majeure: elle était fatiguée d’être l’une des seules femmes à y œuvrer. Alors qu’elle vivait à Berlin entourée d’artistes aux idées éclatées, elle est retournée à ses premiers amours, les arts imprimés. Sa collection de gravures et d'estampes Long Time Relationship, son journal visuel d’un an 365 Days, les fumetti Carpet Sweeper Tales et son autobiographie partielle J comme Je ont alors vu le jour. Mais le milieu de la BD l’a vite rattrapée en 2022…. Cette année-là, Julie Doucet a reçu le grand Prix de la 49e édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, au terme d’un vote réunissant 1 820 auteurs. À sa grande surprise, elle fut la première Québécoise et la troisième femme à recevoir une telle distinction qui souligne la marque laissée par un créateur dans l’histoire de la bande dessinée. Aujourd’hui, la quinquagénaire nous ouvre les portes de sa maison-atelier dans La Petite-Patrie à Montréal pour nous raconter les moments phares de sa carrière. Crédits Télé-Québec – Montréal-Laval Caméraman, réalisatrice, monteuse: Esther Plumb Malo Caméraman: Thibaud Nicoloff Coordonnatrice régionale: Isabelle Longtin Technicienne en production: Noémie Lacoste Rédactrice: Édith Vallières Œuvres Maxiplotte Dirty plotte My New York diary J comme Je Carper Sweeper Tales Suicide total Journal Exposition Suicide Total, Librairie Port-de-tête Courts métrages de Julie Doucet: Tout le monde se demande Essai no.1 Escape plan Musique: Anne-Françoise Jacques
Play