Violaine Lafortune: sublimer les sciences par les arts | Télé-Québec
7 min Documentaire Grand public LaFabriqueCulturelle GDirector: Louis-Éric Gagnon
La frontière entre les arts et les sciences peut-elle être floue? Certainement. Violaine Lafortune, artiste visuelle et géographe établie à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue, crée de grands formats monochromes en détournant des concepts des sciences de la Terre. Durant son processus de création, elle commence par faire appel à sa raison pour analyser des phénomènes naturels et dialoguer avec des scientifiques. Ensuite, elle laisse parler son coeur sur une surface vierge. «Avec les arts, je souhaite traduire l'expérience, le ressenti et les émotions qui surgissent lorsqu'on fait des découvertes», explique-t-elle, intéressée par les notions de vulnérabilité de la nature, de temporalité et de mémoire. Lors de sa résidence de création «Je m'en souviens comme si c'était hier», par exemple, elle a tracé au fusain des lignes et des formes sur les murs d'une galerie à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, avant de les effacer quelques heures plus tard. Avec ce geste destructif, elle a voulu évoquer le mouvement des vagues, l'érosion littorale. Dans une démarche similaire, l'artiste a illustré les procès-verbaux des rencontres du conseil d'administration de la Société de l'eau souterraine Abitibi-Témiscamingue (SESAT). Elle a misé sur des dessins en noir et blanc pour rappeler la cartographie, l'écriture scientifique et la nordicité du territoire. Peu importe le projet, Violaine Lafortune crée des oeuvres utiles. «De nos jours, apporter de l'attention à quelque chose [comme la nature], c'est important, parce qu'on manque de temps pour le faire», avoue celle qui a été nommée Artiste de l'année de sa région par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) en 2024.
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